C’est tentant les ampoules connectées. La domotique en général d’ailleurs. Mais la domotique on en parle depuis trente ans. Et les ampoules connectées tentent de se démocratiser, notamment grâce aux efforts de Philips avec sa gamme Hue. Mais ça reste cher.
Enfin Hue, c’est cher. Du coup la concurrence s’organise. Ikea lance actuellement sa gamme TRÅDFRI. Et eBay regorge de produits chinois à bas prix. Mais peut-on faire confiance à ces produits certainement bas de gamme ?
J’ai craqué. Après avoir lu un article sur une ampoule aux fonctions très complètes (blanc froid et blanc chaud plus couleurs) à très bas prix (entre 10 et 15 euros selon le vendeur eBay), j’ai voulu tester.
J’ai une belle lampe de table Ikea PS 2017 jaune. J’y ai mis une ampoule Ikea de 600 lumens. Je me disais qu’une ampoule dont je pouvais régler la température, occasionnellement faire générer de la couleur, et commander à distance, ça serait cool.
La Sonoff B1 est, sur le papier, diablement prometteuse :
- luminosité réglable
- température de couleur réglable
- couleurs réglables
Bah, oh surprise, la Sonoff B1 ne tient pas ses promesses.
Je suis désolé, il n’y aura pas de photos comparatives dans cet article. Parce que j’ai très vite retiré l’ampoule, parce que ça me gonfle de re-dévisser l’abat-jour de ma lampe, et parce que je n’ai pas le matos pour prendre des photos qui rendraient compte précisément des puissances et températures de couleur. Il faudra se contenter de mes textes.
N’ayant pas pris le temps de faire des captures de l’interface avant de débrancher l’ampoule, je vais vulgairement repomper celles du site pihomeserver.fr qui a également écrit un test de la Sonoff B1.
cou-leurre
La luminosité déjà. La Sonoff B1 est annoncée à 600 lumens, exactement comme mon ampoule Ikea. Raté : elle produit très peu de lumière en comparaison. Inutilisable pour éclairer une petite pièce comme je le fais avec l’ampoule Ikea de base.
Le réglage de la température du blanc ensuite : ma plus grosse déception. Déjà, on ne peut pas faire varier finement la température. C’est soit « froid », soit « intermédiaire », soit « chaud ».
Ensuite, on peut faire varier la puissance de blanc froid, mais pas celle du blanc chaud : sur l’interface le variateur est présent mais on peut jouer avec lui tant qu’on veut, le blanc chaud ne varie pas. Pire encore : le blanc chaud est (encore) moins lumineux que le blanc froid. Encore plus inutilisable donc. Cerise sur le gâteau, ces blancs sont dégueulasses : le blanc froid tire sur le bleu et le blanc chaud tire sur le jaune. Absolument pas agréable.
Quant aux couleurs, créées par des LED RVB, vous aurez bien du mal à créer un beau jaune par exemple. Elles sont là encore trop peu lumineuses pour me servir à quelque chose. Et impossible à faire varier également, mais vu leur faible luminosité, qui voudrait la réduire encore plus ?
Les « scènes » intégrées sont du pur gadget également : les couleurs proposées pour la lecture, le repos, festif ou cool, sont ignobles.
Du coup, j’en ai extrêmement vite fait le tour et j’ai voulu la retirer. Nouvelle surprise :
Le haut de l’ampoule m’est resté dans les doigts !
Les génies de Sonoff ont eu la brillante idée de fixer le haut et le bas de l’ampoule avec un système de pas de vis. Qui se dévisse, donc… dans le même sens qu’on dévisse une ampoule. Du coup, quand vous cherchez à la dévisser de la douille, c’est juste le haut de l’ampoule qui se détache ! Rendant accessible, en dessous, des fils électriques reliés directement au 230 v et cachés par un vulgaire scotch noir.
Rassurant.
les Chinois du FBI
Je n’ai pas parlé de tout l’aspect logiciel.
Pour télécharger le logiciel eWeLink, a priori un soft « générique » pour ampoules connectées bas de gamme, ne comptez pas sur le manuel en papier fourni avec l’ampoule. Enfin, pas au côté en anglais en tous cas : le QR Code est imprimé trop petit, impossible à scanner. Heureusement le QR Code du coté chinois est lui correctement imprimé et j’atterris bien sur l’App Store français.
L’application en elle-même s’affiche automatiquement en français, mais n’est qu’à moitié traduite. La moitié des textes est en anglais. Et la moitié en Français est largement incompréhensible.
Et que faut-il faire avant de commencer ? Créer un compte ! Génial, on va filer notre adresse e-mail à une société chinoise dont on ne connait rien. La création n’est pas très simple à cause de la traduction. Et parce qu’il faut ensuite aller chercher dans nos e-mails un code de confirmation qu’il faudra revenir entrer dans l’app. L’expérience utilisateur commence bien ! Je vous invite à parcourir les galeries photos ci-dessous, les légendes vous apporterons d’autres détails.
J’ai mis beaucoup de temps à réussir à configurer l’ampoule. Différentes options sont proposées par le logiciel : « Touch », « AP », « GSM device » et « Nest device ». Les deux premières options permettent, comme leur nom de l’explique pas, une connexion directe à l’objet qui doit alors générer son propre réseau wifi en vous demandant d’aller le rechercher dans les réglages du téléphone (spoiler : ça ne fonctionne pas) ou d’entrer ses SSID et mot de passe wifi, les deux suivantes je ne veux même pas essayer.
J’ai déjà donné mon e-mail à une société chinoise inconnue, me voila à leur communiquer le mot de passe de mon réseau wifi… J’ai honte.
Tellement pas brillant que ça en devient mauvais
bref, c’est de la merde. Ça pourrait n’être qu’un gadget inutile. Mais c’est dangereux car on peut accéder à une zone où passe le courant fort. Et peu utilisable car c’est gros, avec un culot E27, alors que la puissance lumineuse le reléguerait plus à des installations dotées de petits spots E14. Bref, c’est-de-la-merde. Actuellement en train d’essayer de me faire rembourser par le vendeur eBay.