Quel bonheur de retrouver Yann Barthès ce lundi 12 septembre 2016. Tout le monde avait peur, tout le monde attendait — les audiences l’ont prouvé — et tout le monde a immédiatement été rassuré : Quotidien, c’était le Petit journal sans la marque Petit journal. Mais la patte Bangumi était bien présente.
Le matou revient, le jour suivant
Quotidien débute à 19h10. Il y aura peut-être des pubs qui le feront commencer plus tard, on est sur une chaîne du groupe TF1, mais je ne veux pas rater le début, donc j’allume la télé, sur « la 10 », un peu avant. Quelque part entre 19h00 et 19h05. Prêt à supporter les pubs ou la fin d’un quelconque épisode des Frères Scott.
Et là, c’est le drame. Horreur ! Quotidien est déjà commencé !
Non. Attendez. J’ai déjà vu ça.
Bor. Del ! TMC rediffuse l’émission de la veille… juste avant la nouvelle !
Et il n’y a même pas de pub entre la fin de la rediffusion et le début de l’émission du jour, juste le jingle du sponsor, Air France.
Qu’est-ce que le fuck ?
Putain mais, non !
TMC, tu ne peux pas faire ça !
Tu. Ne. Peux. Pas !!!
Quotidien, comme le Petit journal avant lui, est une émission que l’on attend avec impatience. On n’est pas là à se foutre devant Quatre mariages et une lune de miel affalés sur le canapé la main dans le slip. On est là pour rigoler, certes, et apprendre aussi. On ne va pas seulement se divertir, on va s’ouvrir au monde, découvrir de nouvelles choses, se cultiver un peu. Apprendre, quoi, sans prétention mais apprendre.
Déjà, ce type de programme n’est pas compatible avec l’idée de le regarder deux fois. Deux fois de suite, quasiment. À 22 heures d’intervalle. Une rediffusion de ce type de programme, quand on a déjà suivi l’orignal la veille, ça ne fait aucunement envie. On prend énormément moins de plaisir à regarder un talk-show pour la seconde fois. L’effet de surprise n’est plus là. Les gags sont évantés, les infos ne surprennent plus.
Et puis, surtout, comme je l’ai déjà écris, Quotidien – comme son nom l’indique qui plus est – est un rendez-vous, quotidien, que l’on attend avec impatience. Avec fébrilité. Tout simplement : avec excitation.
Allumer la télé et attendre le début de l’émission fait parti du plaisir. C’est comme la file d’attente dans un parc d’attractions : si vous avez fait entre vingt minutes et une heure d’attente pour embarquer, vous savourez plus l’attraction. Vous en sortirez probablement en disant « c’était court mais trop cool ». Alors que s’il n’y a pas d’attente, votre avis risque d’être plutôt « ouais, bof, on fait quoi maintenant ? ».
Avant l’heure, c’est pas l’heure
La rediffusion juste avant l’inédit a un double impact négatif sur moi :
- Au moment où j’allume la télé, en manque de ma drogue Quotidienne, la rediffusion me file un shoot gratuit mais coupé au sucre, juste avant la dose que j’étais prêt à payer. Quel dealer ferait ça ? Dans un groupe où le but ultime est de vendre du temps de cerveau disponible à Coca-Cola, cela revient à balancer un avertissement avant les pubs : « le Coca en fontaine est coupé avec de l’eau » pour les dégouter à moitié.
- Et comme il n’y a pas de séparation entre la rediffusion et l’émission du jour 1, je n’ai aucun moyen de faire le vide, d’oublier cette rediffusion. Quand Quotidien commence, je n’ai plus aucune hype. Je ne l’attend plus, puisqu’il est déjà là. Je ne retrouve pas mes animateurs et journalistes préférés, ils sont déjà sous mes yeux. Le plateau, sous mes yeux. Les musiques, sous mes oreilles. On m’a servi mon Coca trop tôt, j’ai attendu 19h10, mais les bulles se sont envolées.
Alors je suis dévasté de faire ce constat, mais si j’ai adoré la première de l’émission, si j’étais complètement ouf à l’idée de revenir la voir le mardi, et bien depuis mardi 19h00, quand j’ai allumé la télé, mon envie de regarder Quotidien s’est effondrée violemment.
Parce qu’il m’est impossible d’arriver enjoyé devant l’émission. Parce que TMC me coupe systématiquement dans mon élan.
Faire la démarche d’allumer la télé pour regarder un programme tel que Quotidien, ça a quelque chose de… pas religieux, mais spirituel. Quotidien c’est un rendez-vous. Et à cause de cette rediffusion, au lieu de ressentir la pression qui monte avant une grande fête, on a les sentiments négatifs et opposés d’avoir raté le début de la fête (en tombant sur la fin de la rediff’) et qu’elle est déjà terminée (quand débute l’émission du jour dans un coin du plateau).
TMC souhaite soit-disant devenir une chaîne « premium ». Elle a fait beaucoup de pas en ce sens, très rapidement : investissant dans Quotidien bien sûr, renouvelant son logo, imposant son numéro de canal… Tout ça sous l’impulsion des géniaux Ara Aprikian et Laurent Bon. Il est dommage de tout gâcher avec cette rediffusion ignoble comme je n’en avais jamais vu, qui n’a rien, vraiment rien, de premium.
Oh je parle pour mon cas personnel bien sûr. Jeudi les audiences étaient encore merveilleuses. Peut-être bien que la majorité des gens s’en fout. Mais moi, sincèrement, ça me pèse beaucoup.
- j’ai du mal à parler « d’inédit » pour une émission quotidienne d’information : ça tombe sous le sens ↩
C’est exactement ça !
Ils ont un peu modifié les choses, maintenant la rediff’ est remontée différemment, il faudra que j’en fasse une MaJ de l’article. Je trouve que ça passe un peu mieux, mais c’est peut-être juste moi qui m’habitue.