On va faire court, et pas forcément très bien écrit, je ne saurai trop quoi dire d’un film reprenant la formule éculée des teen-movies modernes adaptés de romans pour ados. « Reprenant ». C’est un peu le problème. Ce Labyrinthe (the Maze Runner) reprend un peu trop.
Résumé : un jeune homme se réveille dans une clairière entourée d’immenses murs de béton. Il ne se souvient de rien, pas même de son prénom. Dans cette enceinte, d’autres jeunes hommes sont prisonniers et, chaque jour, ils essayent de s’échapper par l’unique porte, qui se referme tous les soirs. Problème : au delà, c’est un monumental labyrinthe protégé par des robots sur-armés et personne n’en a jamais trouvé la sortie.
Alors le film n’est pas le plus mauvais du genre. Ce n’est pas aussi mortellement chiant qu’un Twilight et ça passionne un peu plus que Divergent, tout en restant en dessous de Hunger Games. Parce que c’est bourré d’incohérences. Et d’un manque d’inspiration flagrant. Ou bien est-ce le contraire, un film très très « inspiré » ? Je ne sais même plus comment on doit dire. Bref : j’ai incroyablement souvent eu un sentiment de déjà vu durant le Labyrinthe.
Une belle tête de vainqueur
Commençons par les personnages : le héros (Dylan O’Brien) ressemble (de loin, ce doit être la coupe de cheveux) à celui de la série Merlin de la BBC (Colin Morgan). Le p’tit gros de service c’est la Boule dans Hook de Spielberg. La seule fille du groupe (Kaya Scodelario) est la copie conforme de Kristen Stewart. Minho (Ki Hong Lee) ressemble à… euh… ben à tous les Asiat’ bien sûr et le rebelle à la con de service qui fait chier son monde (Will Poulter) a une sacré tête de con (du genre, on a tous été emmerdé au collège par un petit con de son espèce qui se prenait pour le fils de Dieu, alors qu’il n’était que fils d’avocat). Enfin, Newt (Thomas Brodie-Sangster) est le sosie du gosse qui joue dans Doctor Who (the Family of Blood)… ah, pardon, c’est bien lui. Alors disons que son prénom est un hommage à Aliens de James Cameron, même si ce n’est pas le cas non-plus (tous les persos ont des prénoms de scientifiques renommés). Bon et bien je n’ai rien à dire sur lui en fait : c’est surement la solidarité Whovian.
On dirait un cheval qui a raté une haie
Les méchants robots ensuite : les « griffeurs ». Là c’est le double effet Kiss Cool. Le double-double effet Kiss Cool même. Dans une sorte de mise en abyme, ou parce que leurs designers ne pensaient pas que ça se remarquerait, le réal nous présente ces machines en deux temps : d’abord des jambes, dévoilant leur aspect robotique, ensuite leur corps, révélant une part animale, comme si on avait greffé un mutant affamé sur un attirail mécanique. Ce n’est que plus tard dans le film que le mystère s’effondre, là encore en deux temps : une fois mortes et immobiles, on réalise que leurs pattes sont inspirées des araignées, ce qui vu leur taille, m’a irrémédiablement fait penser aux arachnides de Starship Troopers, que j’aime passionnément. S’il n’y avait que ça. Il faut attendre encore quelques minutes pour que les Griffeurs se mettent à utiliser le dard qu’ils ont au bout de la queue. Je m’étonne de ne pas l’avoir remarqué au début. Mais je m’étonne encore plus qu’il se présente sous la forme d’une sorte de pince en 3 morceaux au bout d’un bras articulé d’une grande fluidité. Yep : c’est Doc Oc dans le Spider-Man 2 de Sam Raimi. D’ailleurs, Sam Raimi on va y revenir indirectement, un peu plus loin.
Leblanc c’est son nom, et c’est Juste son prénom
Quelques mots enfin sur le scénario : putain d’incohérences. Depuis toujours, ces gosses essayent de s’échapper. Ils ont une sorte de chef qui les guide dans cette voie. Et puis le jour où un nouveau chef s’impose, celui-ci déteste notre héros et lui débite conneries sur conneries : comme quoi en s’aventurant dans le labyrinthe il met tout le monde en danger et qu’ils sont bien, au chaud dans leur petit coin de verdure. C’est vraiment ce qui ressort de son discours. Mais personne ne le lui fait remarquer. Ça fait des années que les siens meurent tour à tour en tentant de trouver une sortie, le héros est un peu plus téméraire, ça déclenche la colère du labyrinthe mais ça il fallait s’y attendre ; mais notre couillon de service préfère s’enfermer dans son carré de pelouse. Allant jusqu’à sacrifier le héros en offrande au labyrinthe pour qu’il arrête de faire chier son groupe. Allo ? Y’a quelqu’un ? T’es menacé tous les jours depuis des années, t’as seule chance c’est de réussir à sortir. Qu’il soit con, je peux l’admettre. Non mon problème c’est : pourquoi personne ne lui dit ?
Triste aussi de voir les différents ados catégorisés en castes. Les bâtisseurs, les coureurs, etc. Quand on a encore Divergent au milieu de la gorge, ça déprime.
Aussi, on comprend dès le début du film que le labyrinthe est construit au dessus de quelque chose, au minimum un réseau de couloirs, au mieux toute une base, ce qui n’est pas s’en rappeler les arènes d’Hunger Games (et chacun est libre de penser à d’autres films, fort respectables, que je ne citerai pas pour ne pas les spoiler).
Au revoir monsieur Pignon
Un bon point quand-même, qui m’empêche de trouver le film totalement chiant et, contrairement à Divergent, me donne même carrément envie de voir la suite malgré tout : la fin. Sans spoiler (en même temps, je l’ai déjà pas mal fait ^^), sur les dernières minutes du film le design des décors devient particulièrement sexy pour le geek que je suis et, visuellement toujours, l’ambiance sombre dans quelque chose de quasiment horrifique, qui n’était pas sans me rappeler les maisons hantées d’Universal Florida à Halloween dernier (que l’on appelle « maze » en anglais, ça ne s’invente pas). The Walking Dead n’est pas loin. Il y a un petit, un tout petit quelque chose de la Cabane dans les bois (film d’horreur inspiré entre autres par Evil Dead de Sam Raimi) dans ces dernières minutes et même si je devrais encore parler de repompe, je n’ai pas pu m’empêcher de profiter de ce petit kiff qui a relancé pour moi l’intérêt du film in extremis. Et me donne envie de voir la suite. Heureusement j’ai une carte illimitée.