test : action cam 4K Aukey AC-LC2

Je m’étais offert une GoPro-like il y a quelques années maintenant. C’était fin 2012, une belle Sony HDR-AR15 qui m’avait convaincu après avoir eu l’occasion de la tester lors d’une Lense Party. Une bestiole à 245 euros à l’époque, tout de même. De fait, je l’ai relativement peu utilisée, de peur de l’abimer. C’est con, surtout pour une « caméra d’action », mais je ne pense pas être le seul. J’avais eu beaucoup moins de scrupules à immerger dans une fontaine parisienne le modèle prêté lors de la Lense Party qu’à simplement éclabousser ma propre caméra.

Du coup j’ai souvent lorgné sur les action cam pas chères, plus par curiosité que par réel besoin. Je voulais savoir. À l’époque les modèles pas chers étaient vraiment bas de gamme et de très piètre qualité : parfois en résolution standard, au mieux en 720p, avec un rolling shutter démentiel et une qualité globale (compression, contraste, …) exécrable. Plus de cinq ans ont passé depuis et on trouve désormais des modèles annoncés 4K pour une cinquantaine d’euros.

Pouvant demander des produits en test à Aukey, j’en ai profité. Ils proposent un modèle, l’AC-LC2 à 59 euros.

Sur la forme

Comme bien souvent avec les caméras pas cher, la marque cherche à en mettre plein la vue avec les accessoires. Ces petits bouts de plastique qui ne coûtent rien à fabriquer mais vous coûtent un rein chez les grandes marques. Du coup vous héritez de plusieurs fixations autocollantes (pour casques ou véhicules), d’une pince, d’une fixation pour vélo, d’une seconde vitre arrière pour le caisson étanche, d’articulations, de quelques sangles, de colliers de serrage en plastique et même d’un filin en métal pour assurer la sécurité de la caméra ! La télécommande à deux boutons (photo / vidéo) est également présente, avec sa pile-bouton. Ultime raffinement, Aukey offre deux batteries (1050 mAh), avec une petite languette pour les retirer facilement du compartiment. Ce soin apporté aux batteries fait vraiment plaisir quand on découvre le produit.

La fiche produit actualisée, avec le double chargeur.

La fiche produit actualisée, avec le double chargeur.

À noter que la fiche produit actuelle montre également un chargeur (en USB) permettant de recharger les deux batteries en même temps (ou, forcément, une batterie pendant que vous utilisez l’autre). Ce chargeur n’était pas inclus lors de mon test, c’est un ajout fort appréciable.

La caméra Aukey sur son armature ouverte.

La caméra Aukey sur son armature ouverte.

Dernier accessoire fourni, une armature ouverte, qui permet de fixer la caméra comme le caisson mais sans diminuer la qualité d’image et de son comme le fait le caisson en l’enfermant et la protégeant de l’eau.

Sur le fond

J’évoquais l’armature ouverte, et bien parlons-en : celle-ci a un gros défaut, elle ne sert pas assez la caméra. Celle-ci bouge à l’intérieur, la rendant inutilisable en dehors d’un trépied. Je suis pourtant un fanatique de l’armature ouverte, car elle permet d’obtenir une image bien meilleure et, dans le cas de ma caméra Sony, un son d’excellente qualité. Cela dit il sera très facile d’y remédier en collant un peu de mousse dans l’armature, mais malheureusement je n’ai pas eu le temps de m’en occuper avant le test, celui-ci s’effectuera donc avec le caisson, accessoire prisé par la grande majorité des utilisateurs.

Un rapide tour par l’aspect de la caméra : légère, elle reprend la forme traditionnelle d’une GoPro. Rien ne bouge, aucun bruit quand on la secoue. Chose amusante, la navigation dans les menus s’effectue avec les touches (une devant, une dessus, deux sur la tranche), mais l’interface avec ses gros boutons semble idéalement taillée pour un écran tactile. La traduction française est bonne et les menus clairs.

Protocole de test

Les puristes vont saigner des yeux. J’ai installé l’Aukey AC-LC2 et ma Sony HDR-AR15 sur une fixation commune que je tenais en main. Comme ça :

Ici, avec les caissons. Au final, j’utiliserai la Sony sans son caisson, comme sur la photo précédente.

Ici, avec les caissons. Au final, j’utiliserai la Sony sans son caisson, comme sur la photo précédente.

J’ai profité d’une invitation presse au Parc Astérix pour mettre la caméra à l’épreuve sur leur dernier grand huit, Pégase Express.

Côté réglages des caméras, j’ai opté pour la meilleur qualité possible dans les deux cas : 4K à 25 images par seconde (pas de 30 ips disponibles à cette résolution) sur la Aukey et Full HD à 29,97 ips sur la Sony. Je laisse le logiciel de montage s’en accommoder.

Et côté table de montage, l’idée étant de comparer ce qui est comparable, pour les besoin du montage side-by-side j’ai formaté le tout en Full HD et ai inséré un extrait du rendu à 100 % vers la fin de la vidéo. Aucune retouche n’a été apporté aux images : pas de correction du rolling shutter, pas de stabilisateur, pas de colorimétrie.

Le test

Dans la vidéo ci-dessous, vous trouverez donc, en Full HD, le montage côte-à-côte de l’Aukey et de la Sony, avec le son de la Sony, puis la séquence de l’Aukey seule (avec son son à elle), puis les images de la Sony seule. Malheureusement, YouTube recompresse très salement la vidéo :

Et cliquez ici pour télécharger le fichier brut sorti de la caméra.

YouTube recompressant graaaave la vidéo, les captures d’écran ci-dessous, faites depuis mon logiciel de montage FCPX et le lecteur VLC, sont beaucoup plus parlantes.

Images de mon montage :

La Sony sature complètement dès que l’image bouge trop. La compression est affreuse :( Cliquez pour afficher en taille réelle.

La Sony sature complètement dès que l’image bouge trop. La compression est affreuse 🙁 Cliquez pour afficher en taille réelle.

Les arbres s’en sortent également très mal sur ma vieillissante Sony. Cliquez pour agrandir.

Les arbres s’en sortent également très mal sur ma vieillissante Sony. Cliquez pour agrandir.

En Full HD l’Aukey s’en sort mieux que ma viellissante Sony. C’est loin d’être parfait : l’image est clairement mal définie. Et pourtant, sur ma Sony la compression est tellement importante que l’Aukey l’emporte haut la main. Les couleurs sont sans doute un peu trop chatoyantes, mais ma Sony rend bien trop sombre.

Le son n’est pas génial, mais il est également très mauvais sur ma Sony quand elle est dans son caisson. Préférez les travaux manuels et collez de la mousse dans le support ouvert.

Images 4K tirées de VLC :

Parlons maintenant de la 4K. Là, c’est non. C’est clairement non et il n’y a pas besoin de tergiverser. À vrai dire l’image est tellement pixélisée en 4K qu’on pourrait douter de la résolution de la bête : serait-ce de l’interpolation ? Étrangement, ce n’est indiqué nulle part. La fiche produit et le manuel parlent juste d’une résolution photo de 12 millions de pixels et d’une résolution vidéo « 4K ». M’enfin interpolation ou pas, au final ça n’a pas grande importance : c’est moche !

La bonne nouvelle, c’est que… qui a besoin de la 4K sur une caméra à soixante euros ? Si vous avez une télé 4K, vous avez les moyens de vous offrir une caméra haut de gamme (sauf si vous avez gagné cette télé… j’en connais). Et si vous avez besoin d’une caméra 4K, vous savez que vous allez devoir raquer pour un bon modèle.

Et puis quand je revois les photos comparatives, je me rend à l’évidence que ma Sony est quand-même super crade en Full HD elle aussi. Pas autant, mais vraiment plus au niveau non-plus.

Toutes fois je me vois dans l’obligation de conserver ma Sony pour une raison toute simple : la qualité du son. Je réalise des vlogs avec ma Sony sans son caisson et le son que vous entendez sur ces vidéos est toujours celui capté en direct par la caméra. Aukey propose une sortie micro-HDMI sur sa caméra, mais pas d’entrée jack pour brancher un micro externe. Il faudra que je teste sérieusement la prise de son de l’Aukey quand j’aurais réussi à stabiliser son armature ouverte, mais en attendant je reste chez Sony. En vidéo, le plus important, c’est le son.

Conclusion

Si vous cherchez une action cam pas chère pour du Full HD, cette Aukey AC-LC2 à 59 euros fera parfaitement l’affaire. La promesse de la 4K lui permet d’être bonne en 1080 et c’est le mieux que l’on puisse attendre d’une caméra à 60 euros. Bien fournie en accessoires, il ne vous manquera que la carte micro-SD (prenez n’importe quelle classe 10, maximum 32 Go, genre celle-ci à 13 euros) pour commencer à filmer. Avec son armature ouverte, vous pourrez également vous en servir en la laissant branchée sur le secteur, par exemple pour faire un time-lapse de plusieurs jours (vous connaissez les supports à ventouse ?).

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