« Hercule » (Disney, 1997)

Je n’avais pas revu Hercule depuis sa sortie au ciné à Noël 1997 et j’en gardais un très bon souvenir. Depuis longtemps je souhaitais le revoir, d’autant qu’il me semblais assez mal aimé par la plèbe.
Au passage, je dois préciser que si Hercule m’a marqué, c’est aussi à cause d’un produit dérivé, à cause du jeu vidéo sur PlayStation. Si les jeux tirés de films sont bien souvent médiocres Hercule était l’exception du moment confirmant la règle. J’y ai passé des heures et des heures et prolongé l’expérience du film, avec des graphismes extrêmement soignés et les musiques tournant en boucle dans ma tête.

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Mais revenons-en au film. Hercule raconte l’histoire de ce demi-dieu qui devra gagner sa place à l’Olympe en devenant un héros pour les Humains. Dans cette version (heureusement ?) arrangée par la maison Disney (qui voudrait emmener son gosse voir un Zeus violer une paysanne ?) il rencontrera sur son chemin Hadès et l’amour en la personne de Megara.

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17 ans après sa sortie, Hercule vieillit sacrément bien ! Le style bien particulier des dessins est assez magnifique en général. Les décors sont superbes, leurs couleurs éclatantes et la majorité des personnages sortent des carcans Disney avec des physiques « grecs » bien particuliers. Au point que j’ai un petit problème avec le Hercule adolescent au design surement bien trop exagéré, qui en devient repoussant. Vu en HD (sur Netflix), les traits des dessinateurs sont bien visibles et donnent un cachet indéniable au dessin animé, le rapprochant sur ce point des bons vieux classiques du genre (comme les 101 dalmatiens) ou des autres Disney des années 90 auxquels la restauration HD offre un réel plus artistique.

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Côté chansons, et musique, l’idée géniale est d’avoir intégré du gospel à cette histoire mythologique. Ça parait tout à fait saugrenu sur le papier, mais ça fonctionne tellement bien ! Tout au long du film, cinq muses nous narrent les aventures d’Hercule, offrant là les meilleurs chansons du métrage, et ses scènes les plus marquantes par la même occasion. Qui ne connaît pas « De zéro en héros » ?
À côté de ça les personnages principaux ont aussi leurs chansons (seulement les gentils, en fait) et là ça pêche un peu. La première est naturellement offerte à Hercule (« le Monde qui est le mien ») mais est assez désagréable en version française, malgré que Disney ait embauché un comédien exclusivement pour sa voix chantée (Emmanuel Dahl, qui refera la même chose notamment dans Raiponce, avec plus de succès). En VO ça passe crème, bien que parfaitement cliché : on est en pleine comédie musicale, et le passage parlé au milieu de la chanson, quand Hercule quitte ses parents alors que l’orchestre continue de jouer, en est une parfaite illustration. C’est ensuite au tour de Patrick Timsit de pousser la chansonnette (« Il me reste un espoir ») et là le malaise est total : c’est un massacre. Aucun espoir. J’y suis d’autant plus sensible que cette chanson s’inscrit durant la phase d’entrainement d’Hercule, premier niveau du jeu vidéo où la version instrumentale de ce morceau tournait en boucle. J’y ai passé de nombreuses heures et l’air fait parti de ma vie. Mais ce n’est pas génial non-plus en VO, ça vient du personnage même si la musique est entrainante. Un défaut vite oublié quand arrive la chanson de Megara : « Jamais je n’avouerai » est juste parfaite, quelle que soit la version. Bien chantée, c’est en plus une belle chanson qui touche mon côté fleur bleue.

« S'il y a un prix pour manque de jugement, je crois que j’ai le ticket gagnant. »

« S’il y a un prix pour manque de jugement, je crois que j’ai le ticket gagnant. »

Alan Menken (la Belle et la Bête, Raiponce, …) a composé des thèmes tout à fait charmants et quand personne ne chante la musique reste quand-même présente en arrière-plan. Si seulement trois chansons sont réservées aux héros du film, les chants gospel des muses, les musiques d’ambiance et la chanson d’amour de Megara permettent d’imposer la BO Hercule parmi celles qu’on retient, celles qu’on a envie de chanter, celles, même, qui donnent envie de danser.

Superman ?

Superman ?

Sorte de super-héros avant l’heure – Megara le surnomme d’ailleurs « Super-Mâle » – Hercule semble invincible et le film avance alors peut-être un peu trop facilement. On ne doute pas un instant qu’Hadès finira par se prendre les pieds dans le tapis et mon intérêt s’est rapidement concentré sur la relation entre Hercule et Megara. En ça Hadès n’est pas aidé par ses interactions assez inintéressantes avec ses deux sous-fifres Peine et Panique, qui plairont forcément aux enfants mais gâchent un peu la noirceur du méchant.
Heureusement l’humour est partout dans Hercule. De situations cocasses en répliques qui font mouche, en passant par la maladroitesse « légendaire » du jeune héros, on sourit, au moins, pendant tout le film.

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J’évoquais Raiponce dans la filmographie du compositeur Alan Menken, on peut aussi comparer Hercule et Raiponce de part leurs personnages principaux : tous deux sont de jeunes personnes ne connaissant rien de la vraie vie. Tous deux ont été exclus d’un royaume et l’ignorent mais ressentent un manque. Tous deux vont rencontrer une personne pas très recommandable et en tomber amoureux. Je n’y ai pas plus réfléchi, mais ça mériterait peut-être de s’y attarder plus longuement.
Impossible aussi de ne pas évoquer Kuzco, sorti trois ans plus tard. Son héros en décalage, son aspect fun anachronique, ses couleurs éclatantes, ses personnages assez carrés, ses chansons déconnectées des personnages principaux : Hercule possède quelque chose d’un brouillon de Kuzco.

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Sans être un grand film, Hercule réussi un équilibre qui devrait plaire à tout le monde : le caractère de Peine et Panique ainsi que les personnages caricaturés devraient séduire les plus jeunes, tandis que les autres seront entrainés par le gospel, les décors et, pour certain(e)s, par Megara. Et tout le monde s’accordera devant les couleurs chatoyantes et la fluidité de l’ensemble.

Hercule en vidéo sur Amazon.fr

Hercule, 3,5/5 étoiles sur Vodkaster.

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